Agressions sexuelles dans l'enfance

 

 

Dans les statistiques et renseignements qui suivent, on considère comme un enfant toute personne âgée de moins de 18 ans.

 

 66 % des victimes ont moins de 18 ans¹ :

 

  • 10 % : 5 ans ou moins
  • 19 % : de 6 à 11 ans
  • 20 % : de 12 à 14 ans
  • 17% : de 15 à 17 ans
  • 13 % : de 18 à 24 ans
  • 21 % : 25 ans ou plus 

 

Et parmi les victimes¹ :

 

  • 52 % sont des jeunes filles
  • 14 % des jeunes garçons

 

Il faut considérer que ce pourcentage est probablement sous-estimé.

 

 

Le risque d’agression sexuelle est plus grand chez certain enfant compte tenu de l’isolement de leur communauté ou en raison d’un handicap physique ou intellectuel.²

  

Une étude menée dans les Territoires-du-Nord-Ouest et citée par le Comité canadien sur la violence faite aux femmes (1990) indique que 80 % des filles et 50% des garçons de moins de 8 ans y ont été victimes d’agression à caractère sexuel.

  

Trocmé et Wolfe (2001) révèlent également que les garçons dont l’âge se situe entre 4 et 7 ans sont environ trois fois plus nombreux à être les victimes dans les cas corroborés des abus sexuels que dans tout autre groupe d’âge chez les garçons.³

 

Concernant les gestes posés, l’étude canadienne d’incidence de mauvais traitements envers les enfants⁵ rapporte

 

·         55 % d’attouchements sexuels 

·         11 % de contacts oraux-génitaux 

·         7 % de relations sexuelles avec tentative de pénétration 

·         7 % de pénétration 

·         7 % de propos sexuels 

·         6 % de comportements d’exhibitionnisme 

·         1 % de voyeurisme 

 

L’analyse des signalements pour agression sexuelle faits à la Direction de la protection de la jeunesse du Québec, réalisée par Tourigny et ses collaborateurs en 2005⁶, fait état de

 

  • 65 % d’attouchements sexuels
  • 14 % de relations sexuelles complètes
  • 9 % de tentatives de pénétration
  • 6 % de situations d’exhibitionnisme et de voyeurisme

Les résultats de L’Étude canadienne sur l’incidence (ECI) indiquent que, dans les cas confirmés, les membres de la famille ou d’autres personnes liées à l’enfant constituaient la vaste majorité (93 %) des agresseurs présumés.³

 

 Plus de huit victimes sur dix connaissaient leur agresseur.¹

 

  • Dans 98 % des cas, c’est une personne de sexe masculin
  • Dans 2 % des cas, l’agresseur est de sexe féminin
  • 20 % des agresseurs sexuels sont âgés de moins de 18 ans

 

Selon le programme de Déclaration uniforme de la criminalité (DUC 2) ³, l’accusé est un membre de famille

 

  • dans 51 % des cas des abus sexuels sur des filles âgées de moins de 12 ans;
  • dans 46 % des cas sur des garçons du même âge.

 

Les jeunes, comparés aux adultes, ont été plus souvent agressés par :

 

  • un membre de leur famille immédiate (parent, beau-parent, frère, sœur) (42 % comparativement à 13 %); 
  • un membre de la famille éloignée (8 % comparativement à 4 %);
  • une personne en situation d’autorité (6 % comparativement à 2 %).

 

Le groupe des 6 à 11 ans est plus exposé au risque d’agression intrafamiliale alors que les adolescent-e-s de 12 à 17 ans courent plus de risques d’être victimes d’agressions à l’extérieur de la famille.  

  

Les filles sont plus souvent victimes d’agression sexuelle à l’intérieur de leur famille (père, conjoint de la mère, frère, grand-père, oncle, cousin, etc.) tandis que les garçons subissent davantage d’agressions sexuelles à l’extérieur du milieu familial (entraîneur de sport, professeur, etc.).²

 

Les enfants nés de mères qui ont été victimes d’inceste sont à risque élevé d’abus sexuel (bien que les mères soient rarement les agresseurs). ³

 

 

SITUATION²

 

Des études ont démontré que les enfants agressés sexuellement connaissent plus de problèmes physiques et psychologiques que ceux qui n’ont pas été soumis à cette forme de mauvais traitements. Les enfants victimes d’agression sexuelle présentent un large éventail de symptômes, dont les principaux sont l’anxiété, la dépression, le stress post-traumatique, les problèmes de comportement, les comportements sexuels non appropriés à leur développement et la faible estime de soi. L’agression sexuelle commise par un membre de la famille à l’endroit  d’un enfant a généralement des conséquences encore plus importantes que celle perpétrée par un individu extérieur à la famille. L’enfant victime d’agression sexuelle en milieu familial ressent un sentiment de trahison de la part d’une personne dont il est entièrement dépendant, avec qui il a un lien affectif significatif, en qui il a confiance et dont il est en droit d’attendre sécurité et protection. Par ailleurs, si les agressions sexuelles ont été fréquentes et se sont déroulées sur une période prolongée, les enfants qui en ont été victimes connaîtront  vraisemblablement plus de problèmes sérieux d’adaptation sociale à l’âge adulte.

  

Comme les adultes victimes d’agression sexuelle, les jeunes victimes ne réagissent pas toutes de  la même façon à une agression sexuelle et ont conséquemment des besoins différents. La nature et la perception des actes criminels commis, les caractéristiques individuelles des enfants victimes ainsi que le lien entre la victime et l’agresseur sexuel entraînent des conséquences différentes pour chacune des jeunes victimes. À la suite du dévoilement d’une agression sexuelle, la famille risque également de connaître des problèmes d’organisation ou des difficultés particulières. Les membres de la famille sont susceptibles d’avoir besoin d’être guidés et aidés pour soutenir adéquatement l’enfant victime et faciliter sa réadaptation émotive et sociale. Le soutien de la mère s’avère particulièrement déterminant. Les études démontrent que les enfants victimes d’agression sexuelle qui bénéficient d’un soutien maternel adéquat à la suite du dévoilement de l’agression sexuelle risquent moins d’être retirés du milieu familial, évitant ainsi de vivre les difficultés fréquemment associées à ce retrait.

 

 

CONSÉQUENCES

 

 Voir l’onglet « Conséquences ».

 

 

 

Sources :

 

1) www.agressionssexuelles.gouv.qc.ca/fr/

2) Gouvernement du Québec, Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle,  Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2006 

3) Gouvernement du Canada, Abus sexuel à l’égard des enfants, Centre national sur la violence dans la famille, 2006 

4) Gouvernement du Québec, Les agressions sexuelles : STOP, 1995 

5) Trocmé, N., et al., Étude canadienne sur l’incidence des signalements envers les enfants - 2003, Gouvernement du Canada, 2005. 

6) Baril, K et M. Tourigny, La violence sexuelle envers les enfants, in Clément, M.E. et Dufour, S., La violence à l’égard des enfants en milieu familial, Éditions CEC, 2009.

 

7) Ministère de la Sécurité publique, Les agressions sexuelles au Québec - Statistiques 2006.

 

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Les garçons victimes de violence sexuelle
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Les adolescents victimes d'agression sexuelle
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Survivants masculins d'agressions sexuelles dans leur enfance
Gaëtan St-Arnaud, ts – Atelier dans le cadre du forum en violence «  Le carrefour des pratiques ».
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