Dans les statistiques et renseignements qui suivent, on considère comme un enfant toute personne âgée de moins de 18 ans.
66 % des victimes ont moins de 18 ans¹ :
Et parmi les victimes¹ :
Il faut considérer que ce pourcentage est probablement sous-estimé.
Le risque d’agression sexuelle est plus grand chez certain enfant compte tenu de l’isolement de leur communauté ou en raison d’un handicap physique ou intellectuel.²
Une étude menée dans les Territoires-du-Nord-Ouest et citée par le Comité canadien sur la violence faite aux femmes (1990) indique que 80 % des filles et 50% des garçons de moins de 8 ans y ont été victimes d’agression à caractère sexuel.⁴
Trocmé et Wolfe (2001) révèlent également que les garçons dont l’âge se situe entre 4 et 7 ans sont environ trois fois plus nombreux à être les victimes dans les cas corroborés des abus sexuels que dans tout autre groupe d’âge chez les garçons.³
Concernant les gestes posés, l’étude canadienne d’incidence de mauvais traitements envers les enfants⁵ rapporte
· 55 % d’attouchements sexuels
· 11 % de contacts oraux-génitaux
· 7 % de relations sexuelles avec tentative de pénétration
· 7 % de pénétration
· 7 % de propos sexuels
· 6 % de comportements d’exhibitionnisme
· 1 % de voyeurisme
L’analyse des signalements pour agression sexuelle faits à la Direction de la protection de la jeunesse du Québec, réalisée par Tourigny et ses collaborateurs en 2005⁶, fait état de
Les résultats de L’Étude canadienne sur l’incidence (ECI) indiquent que, dans les cas confirmés, les membres de la famille ou d’autres personnes liées à l’enfant constituaient la vaste majorité (93 %) des agresseurs présumés.³
Plus de huit victimes sur dix connaissaient leur agresseur.¹
Selon le programme de Déclaration uniforme de la criminalité (DUC 2) ³, l’accusé est un membre de famille
Les jeunes, comparés aux adultes, ont été plus souvent agressés par⁷ :
Le groupe des 6 à 11 ans est plus exposé au risque d’agression intrafamiliale alors que les adolescent-e-s de 12 à 17 ans courent plus de risques d’être victimes d’agressions à l’extérieur de la famille.⁴
Les filles sont plus souvent victimes d’agression sexuelle à l’intérieur de leur famille (père, conjoint de la mère, frère, grand-père, oncle, cousin, etc.) tandis que les garçons subissent davantage d’agressions sexuelles à l’extérieur du milieu familial (entraîneur de sport, professeur, etc.).²
Les enfants nés de mères qui ont été victimes d’inceste sont à risque élevé d’abus sexuel (bien que les mères soient rarement les agresseurs). ³
SITUATION²
Des études ont démontré que les enfants agressés sexuellement connaissent plus de problèmes physiques et psychologiques que ceux qui n’ont pas été soumis à cette forme de mauvais traitements. Les enfants victimes d’agression sexuelle présentent un large éventail de symptômes, dont les principaux sont l’anxiété, la dépression, le stress post-traumatique, les problèmes de comportement, les comportements sexuels non appropriés à leur développement et la faible estime de soi. L’agression sexuelle commise par un membre de la famille à l’endroit d’un enfant a généralement des conséquences encore plus importantes que celle perpétrée par un individu extérieur à la famille. L’enfant victime d’agression sexuelle en milieu familial ressent un sentiment de trahison de la part d’une personne dont il est entièrement dépendant, avec qui il a un lien affectif significatif, en qui il a confiance et dont il est en droit d’attendre sécurité et protection. Par ailleurs, si les agressions sexuelles ont été fréquentes et se sont déroulées sur une période prolongée, les enfants qui en ont été victimes connaîtront vraisemblablement plus de problèmes sérieux d’adaptation sociale à l’âge adulte.
Comme les adultes victimes d’agression sexuelle, les jeunes victimes ne réagissent pas toutes de la même façon à une agression sexuelle et ont conséquemment des besoins différents. La nature et la perception des actes criminels commis, les caractéristiques individuelles des enfants victimes ainsi que le lien entre la victime et l’agresseur sexuel entraînent des conséquences différentes pour chacune des jeunes victimes. À la suite du dévoilement d’une agression sexuelle, la famille risque également de connaître des problèmes d’organisation ou des difficultés particulières. Les membres de la famille sont susceptibles d’avoir besoin d’être guidés et aidés pour soutenir adéquatement l’enfant victime et faciliter sa réadaptation émotive et sociale. Le soutien de la mère s’avère particulièrement déterminant. Les études démontrent que les enfants victimes d’agression sexuelle qui bénéficient d’un soutien maternel adéquat à la suite du dévoilement de l’agression sexuelle risquent moins d’être retirés du milieu familial, évitant ainsi de vivre les difficultés fréquemment associées à ce retrait.
CONSÉQUENCES
Voir l’onglet « Conséquences ».
Sources :
1) www.agressionssexuelles.gouv.qc.ca/fr/
2) Gouvernement du Québec, Orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle, Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2006
3) Gouvernement du Canada, Abus sexuel à l’égard des enfants, Centre national sur la violence dans la famille, 2006
4) Gouvernement du Québec, Les agressions sexuelles : STOP, 1995
5) Trocmé, N., et al., Étude canadienne sur l’incidence des signalements envers les enfants - 2003, Gouvernement du Canada, 2005.
6) Baril, K et M. Tourigny, La violence sexuelle envers les enfants, in Clément, M.E. et Dufour, S., La violence à l’égard des enfants en milieu familial, Éditions CEC, 2009.
7) Ministère de la Sécurité publique, Les agressions sexuelles au Québec - Statistiques 2006.
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